En 1969, dans une Amérique divisée, le festival de Woodstock a donné le ton : désormais, la révolution se fera en chansons. Indéniablement, les années 1970 suivent le rythme. Funk, soul, afrobeat, disco, mais aussi apparition du rap et âge d’or du heavy metal, chaque genre ou presque a son heure de gloire à cette époque. Une décennie d’innovation et d’évolution qui chamboule l’ensemble du monde musical et qui est sans aucun doute l’une des plus cools de notre ère.
Un rock toujours plus puissant et électrisant
La première chose ultra cool qui débarque dans les années 1970, c’est le synthétiseur, symbole de l’avancement rapide de la technologie qui permet de créer de la musique de façon électronique. Pour les musicien·e·s, c’est une véritable révolution créative qui s’amorce, avec la possibilité de donner vie à un éventail de sons infini ou presque. Pink Floyd, précurseur du rock psychédélique, l’illustre bien avec sa musique très expérimentale qui ne laisse personne indifférent.
Au-delà de cette révolution technologique, c’est tout l’esprit du rock qui se retrouve chamboulé à l’époque. Dans les années 1950, le rock était plutôt joyeux et dansant. Dans les années 1970, tout change. Le terme qui désigne le nouveau rock est indéniablement « puissance ».
On assiste à l’essor explosif de groupes portés par des chanteur·euse·s qui sont de véritables bêtes de scène et par des musicien·e·s qui se lancent dans des solos endiablés qui font rugir les foules de plaisir (des solos qui peuvent durer jusqu’à 40 minutes d’affilée, comme ce fut le cas une fois pour John Bonham, le batteur de Led Zeppelin sur la chanson « Moby Dick »).
Bref, on entre en plein dans la fameuse ère « sexe, drogues and rock’n’roll » avec la découverte et l’émergence de quelques-uns des groupes et artistes les plus influent·e·s de l’histoire du rock. The Rolling Stones, Deep Purple, AC/DC, Sex Pistols… Tout ce beau monde a débarqué en force et rencontré le succès dans les années 1970, tout comme le grand David Bowie immédiatement inspiré par la rencontre entre la musique électronique et le rock, et qui signera certains des plus grands hits de l’époque.
Enfin, les années 1970 signent aussi l’heure de gloire du hard rock et du heavy metal, avec des groupes qui misent sur une musique forte, très forte, et des voix puissantes. En combinant hard rock, blues et folk, Led Zeppelin redéfinit tout ce qui était possible dans la musique rock et repousse toutes les limites imposées jusque-là.
La nouveauté disco qui fait danser les foules
Dans les années 1970, il n’y a pas que les chansons de rock qui fait bouger le plus grand nombre. Ça s’anime aussi dans les discothèques grâce à l’arrivée d’un tout nouveau style musical : le disco.
Mélange de funk, de soul et de pop avec une touche de cordes, de cuivres et de synthétiseurs, il transporte chacun·e dans un univers merveilleux au sein duquel on ne jure que par les paillettes, les boules à facettes, les chaussures compensées, les pantalons pattes d’eph et les coupes afro. Bref, un cocktail détonant qui invite à lâcher prise le temps d’une (ou plusieurs) chanson.
Aux États-Unis, le disco se fait remarquer dès 1972. En France, c’est Dalida qui le fait découvrir au grand public, avec le titre « J’attendrai » en 1976. Mais très vite, c’est toute une scène 100 % disco qui s’impose avec les hits de Boney M., des Bee Gees, des Village People, d’ABBA ou bien de Patrick Hernandez et Claude François côté français. Ils et elles restent des idoles du genre encore aujourd’hui et leurs plus grands succès continuent de résonner sur les dancefloors.
L’émergence de la musique nigériane avec l’afrobeat
Dans un tout autre genre, c’est aussi au cours des années 1970 que l’afrobeat voit le jour sur le continent africain. Genre musical issu d’un mélange de musique traditionnelle nigériane, de musiques américaines (jazz, funk, blues) et de chant, il prend la forme de deux ou trois accords que l’on répète en boucle, pendant une voire plusieurs dizaines de minutes. Un son quasi hypnotique qui plonge dans une ambiance de transe psychédélique.
Plus qu’un simple genre musical, l’afrobeat a des airs de manifeste politique ou de discours philosophique. Et c’est justement dans cet état d’esprit que Fela Kuti a inventé ce nouveau style musical. Pour lui, c’est bien simple, la musique était l’arme du futur et l’une des meilleures armes pour lutter contre les inégalités.
Les origines du rap outre-Atlantique
Quand on te dit que les années 1970 ont constitué un tournant dans le monde de la musique, c’est vrai sur tous les fronts : les origines du rap remontent en effet aux seventies. Mélange de musique afro-américaine traditionnelle (funk et soul) et de styles plus récents comme le disco, le hip-hop naît dans le Bronx et se répand rapidement dans les clubs aux quatre coins des États-Unis.
Alors, certes, on est encore loin de l’âge d’or du hip-hop et des plus gros succès du genre, qui n’arriveront en France que dans les années 1990. Mais sans les années 1970, les décennies suivantes n’auraient clairement pas eu le même ton…
Et la pop dans tout ça ?
Comme tous les genres musicaux, la pop aussi a beaucoup évolué dans les années 1970. Au sein de cette décennie marquée par le mélange des genres justement, l’univers de la pop a, comme le rock, le disco, l’afrobeat et le rap, pioché dans le funk et la soul pour donner naissance à de nouvelles sonorités.
Durant cette décennie, la pop folk a connu un âge d’or grâce à Bob Dylan et Joni Mitchell, deux artistes dont les chansons restent des références encore aujourd’hui. Outre-Manche, c’est Elton John qui rencontre le succès en s’amusant à créer des titres mêlant pop, rock et folk. Et comment ne pas parler de Queen, qui s’est frotté à tous les genres tube après tube ?
Pop avec « Love of My Life », rock progressif avec « Bohemian Rhapsody », disco avec « Cool Cat », funk rock avec « Another One Bites the Dust », metal et hard rock avec « Hammer to Fall », la bande à Freddie Mercury a toujours refusé de s’enfermer dans des cases et s’est imposé comment une véritable machine à hits. Et ça résume parfaitement l’esprit de la musique des années 1970.
Les années 70 ouvrent la voie à la décennie suivante, et les années 80 font faire monter le son en apportant une dose de folie, de liberté et de spectaculaire à la musique.