Angus & Julia Stone en interview : « Écrire ensemble a été quelque chose de nouveau pour nous »

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 Angus & Julia Stone ont depuis longtemps quitté leur Australie natale pour abreuver le monde de leur pop-folk romantique et rêveuse. Même s’ils avaient promis ne plus enregistrer ensemble, ils viennent de dévoiler leur nouvel album, sobrement éponyme, et déjà porté par les single « Grizzly Bear » et « Heart Beats Slow ».

De passage dans nos locaux pour enregistrer une Deezer Session, Julia a parlé avec nous de ce nouveau disque, inattendu, de la vie sur les routes, et de l’écriture à quatre mains.

Votre précédent album, Down The Way, date de 2010, et vous avez chacun sorti un album solo depuis. Qu’est-ce qui vous a décidé à enregistrer à nouveau ensemble ?

Julia : Je pense que c’est en grande partie le fait que Rick [Rubin, le producteur de leur nouvel album, ndlr] estimait que nous n’avions pas encore enregistré L’album. Angus et moi avions le sentiment d’avoir encore des choses à découvrir ensemble. Nous ne savions pas ce que cela était, ni comment nous pourrions le deviner, mais cela nous a finalement paru comme la bonne chose à tenter.

Angus et moi avions le sentiment d’avoir encore des choses à découvrir ensemble. » – Julia Stone

Qu’avez-vous appris en jouant en solo ? Est-ce que ça a changé votre manière d’écrire de la musique ensemble ?

Julia : J’ai pris des risques avec ma voix, d’une autre manière que lorsque je chante avec Angus. Nos sets étaient souvent divisés en deux, entre ses chansons et les miennes. Il n’y avait donc pas beaucoup de place à l’expérimentation. Nous choisissions des titres que nous aimions chanter ensemble.

Ecrire ensemble a donc été quelque chose de nouveau pour nous, donc je ne peux pas vraiment dire dans quelle mesure l’évolution de ma voix a pu impacter notre musique. Mais j’imagine que plus ma voix s’ouvrait, plus je me sentais bien dans ma peau et dans ce que je faisais, ce qui m’a permis d’être plus confiante et ouverte aux propositions lors de l’écriture de chansons.

Rick Rubin est le producteur de votre nouvel album. Il a travaillé avec des artistes très éloignés de votre univers (Kanye West, Jay-Z, Eminem, Shakira, etc). Qu’est-ce qui vous a poussé à collaborer avec lui, et dans quelle mesure a-t-il eu une influence sur votre musique ?

Julia : Nous avons eu envie de travailler avec Rick une fois que nous l’avons rencontré. C’est quelqu’un de très spécial, que ce soit dans la manière dont il écoute, ou parle. Il ne parle jamais pour ne rien dire. Je me suis sentie instantanément en confiance avec lui, protégée et à l’aise. Il m’a donné envie de partager ma musique.

Concernant l’impact qu’il a eu sur notre musique, il voulait enregistrer avec nous un album qui soit beaucoup dirigé vers un son « beat and groove », et il nous l’a fait comprendre dès le début. Quand j’écoute les titres maintenant, je me rends compte à quel point la batterie, la basse et les voix sont les sons les plus dominants.

Death Defying Acts » et « Heart Beats Slow » ont une ambiance se rapprochant du blues. Explorez-vous au-delà de vos racines folk ?

Julia : Elles sont assez « bluesy », en effet. La vieille musique blues parvient vraiment à capturer le pouvoir de l’obscurité, et ces chansons portent à mi-voix cette tristesse. Les paroles ne sont aucunement joyeuses. Elles sont pleines d’attente et de questions, mais aussi d’une certaine forme de force.

[Rick Rubin] voulait enregistrer avec nous un album qui soit beaucoup dirigé vers un son « beat and groove », et il nous l’a fait comprendre dès le début. » – Julia Stone

Ces paroles sont d’ailleurs très belles ! Elles semblent être des métaphores très personnelles sur le fait d’être fort face à la mort. J’ai vu juste ?

Julia : Oui… « Death Defying Acts », c’est l’idée de la mort de toute chose – une idée, une croyance, un amour… de l’espoir. Je pense qu’être fort revient à accepter qu’absolument tout a une fin. Il y a de la force à retirer là-dedans. Laisser aller et accepter à quel point on peut souffrir, mais aussi combien cela fait du bien.

Au contraire, « Grizzly Bear » est une chanson très légère, séductrice. Y-a-t-il une vraie romance derrière ?

Julia : C’est une chanson qui vient du coeur d’Angus. Je sais qu’il passait du temps avec son voisin d’à-côté à chanter et boire du thé… et l’idée de cette chanson est venue d’un de ces après-midis passés au soleil ensemble.

Doit-on s’attendre à quelques surprises sur cet album ?

Julia : Rien dans l’album ne me surprend plus maintenant, car je l’ai déjà écouté trop de fois – mais oui, il reste quelques éléments de surprise. Il y a beaucoup plus de guitare électrique, beaucoup plus de chant à l’unisson, et d’une manière plus relax. Je trouve que nos voix se sont beaucoup ouvertes suite à la période où nous avons chanté séparément.

Si votre album était une personne, à quoi ressemblerait-il ?

Julia : Je pense qu’il aurai un look très similaire à moi et Angus. Et qu’il se comporterait sûrement beaucoup comme nous.

Vous avez joué au festival de Beauregard, en Normandie, et aux Nuits de Fourvière, à Lyon, que retenez-vous de ces expériences ?

Julia : Le festival à Lyon a été incroyable. Il a lieu dans un ancien amphithéâtre romain, construit en 15 a. J.C. A part le fait de jouer dans des ruines, à la fin du show, les spectateurs ont lancé en l’air, et sur scène, les coussins qu’on leur donne pour s’assoir. C’est l’une des choses les plus inhabituelles que j’ai pu voir, c’était génial !

Une tournée internationale vous attend. Quelle est la chose la plus étrange qui vous soit arrivés sur la route ?

Julia : Quand j’était petite, j’ai joué dans un film qui s’appelait ‘Sirens’. Ca parle d’un peintre australien appelé Norman Lindsay. Je jouais sa fille. J’avais une soeur dans le film, elle devait avoir 6 ans à l’époque. Nous avons passé 6 mois sur le tournage ensemble, et on avait même des cours ensemble. Nous étions très proches. Une fois le film terminé, je ne l’ai revue qu’à l’occasion de la première. L’autre jour, nous étions au festival de Rock Werchter, en Belgique. C’était un show immense – 10.000 personnes dans une énorme tente. Beaucoup de gens brandissent des pancartes à nos concerts, et j’en ai remarqué un dans le public, disant « Julia, j’ai joué ta soeur dans Sirens ». Ca m’a complètement retournée. Je n’avais pas revu cette fille depuis le tournage du film ! J’adore quand ce genre de chose arrive. Tomber sur quelqu’un dans des lieux inattendus.

Qu’écoutez-vous dans votre tour bus ?

Julia : En ce moment, je lis plus que je n’écoute de musique. Voici deux bons livres que j’ai lu ces six dernières semaines : « Thinking Fast, Thinking Slow » [VF : « Système 1 / Système 2 : les deux vitesses de la pensée », Daniel Kahnemann, Flammarion, 2011], « What We Talk About When We Talk About Love » [Raymond Carver, 1981]. Et voici mes chansons du mois : « Blue Moon » de Beck, « A Case Of You » de James Blake, « Normal Song » de Perfume Genius, et « In The Summertime » de Mungo Jerry.

(Ré)écoutez le nouvel album d’Angus & Julia Stone :

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