La Deezer Session de Radio Elvis est à découvrir en bas de cet article.
“Au loin les pyramides, même si ce n’était pas l’Egypte”. Chez Radio Elvis, le voyage n’est pas à prendre au pied de la lettre. Si leur premier album nous propose une traversée au long cours, il ne s’agit pas d’un voyage physique mais plutôt d’un voyage que chacun peut faire dans sa tête, à travers les lignes de leur écriture.
Le premier album du groupe – Les Conquêtes – navigue entre les lacs et les fleuves, marche dans les déserts et dans la nuit et traverse les étendues.
Au détour des pages de Martin Eden de Jack London, d’un livre de Saint Exupéry, du côté de l’Algérie de Camus et des romans de Pierre Loti, mais aussi à travers les notes prises sur un carnet entre minuit et deux heures du matin, sur les lignes 5 et 11 du métro parisien, l’album de Radio Elvis s’est écrit.
Avant d’être le trio qu’on connaît, Radio Elvis, c’était Pierre Guénard – auteur et chanteur – en solo. “C’était le même nom, mais pas vraiment le même projet. […] J’attendais un groupe.” Le groupe s’est formé, et avec lui, une nouvelle musique. Passés par de nombreux tremplins – Chantier des Francos, finale du concours Sosh-Les Inrocks Lab, prix du jury des iNOUïS du Printemps de Bourges – ils aiment la scène. “On voulait se laisser guider par la scène avant tout, aller dans quelque chose d’assez frontal, d’assez brut. Au début, on pensait qu’on était un groupe chanson indé alors qu’en fait on était un groupe de rock parce qu’on envoie à fond sur scène et qu’on n’a pas envie de s’économiser. Ça a changé notre son sur l’album, et l’album a aussi changé notre son sur scène.”
Ils apprivoisent le live avec juste ce qu’il faut de trac : “ Ça nous impressionne mais ça ne nous fait pas peur.”
Rockeurs amoureux de la scène, ils le sont aussi des mots et ne veulent pas choisir entre rock et chanson française.
« Juste avant la ruée, nous sanglotons dans un profond silence tant la conquête est longue à nous livrer ses secrets. » (extrait du titre Juste avant la ruée, à écouter dans la Deezer Session).
L’album s’écoute et se réécoute comme un poème qu’on redécouvre et qu’on comprend après plusieurs lectures. Il fait varier des intensités différentes, tantôt comme un cours d’eau qui se précipite vers la chute, tantôt comme une barque qui navigue dans les méandres d’un fleuve. Quoi qu’il en soit, les garçons de Radio Elvis nous emportent toujours avec eux dans leurs conquêtes.
“Holà, holà / Tout doux, tout doux / Ralentis un peu…” (extrait du titre Les moissons) : c’est tout le contraire qu’on peut souhaiter à ces trois-là.
Les Conquêtes nous livrent une partie de leurs secrets dans la Deezer Session de Radio Elvis :