SONS À PART : la vaporwave, cette musique qui donne envie d’arrêter le shopping.
Non, n’allez pas chercher de rapport entre la vaporwave et ces vidéos Vine de jeunes adolescents en train de faire des anneaux avec la fumée de leur chicha. La vaporwave est un micro genre dérivé de la scène electro, qui a émergé dans les années 2010. Et alors, nous direz-vous. Cela fait des années que de nombreux sous-genres de la musique électronique émergent progressivement. Mais la vaporwave est un peu particulier : il fait la satire du capitalisme moderne et c’est aussi l’un des seuls genres à être né, avoir vécu et être mort sur Internet exclusivement.
Alors la vaporwave, qu’est-ce que c’est ? Au départ, il s’agit d’une réinterprétation de la musique générique des années 80 et 90, comme la musique d’ascenseur, la musique commerciale ou les jingles publicitaires. En adaptant et retravaillant des musiques libres de droits de piètre qualité pour les rendre plus agréables, la vaporwave cible directement tout ce qu’il peut y avoir de creux et sans saveur dans le consumérisme excessif. C’est un genre musical qui s’est souvent trouvé mêlé à l’imagerie du glitch art et au mouvement cyber punk.
Comme c’est régulièrement le cas lorsqu’il s’agit d’un courant niche, les artistes qui font de la vaporwave sont souvent des anonymes, des petits futés du net qui travaillent sous un pseudonyme ou appartiennent à un collectif d’artistes. La vaporwave a commencé comme une variante de la musique chillwave, qui a elle-même profité d’une présence accrue dans les médias et a acquis de la notoriété grâce à des producteurs et des artistes tels que James Ferraro et Ariel Pink. La renaissance d’une culture retro pop aux accents joyeux a encouragé les artistes déçus à contrer le mouvement en réinterprétant avec ironie la musique chillwave. Ils se sont forgés une belle audience sur des sites comme Reddit ou 4chan. Pourtant, malgré une courte période de succès en 2012, le micro genre s’est peu à peu essoufflé et les gens sont passés à autre chose. Un sort que d’autres micro genres ont également connu, à l’image de la witch house et du seapunk, pour n’en nommer que quelques-uns.
https://youtu.be/cU8HrO7XuiE
Avec son esthétique façon Tumblr et ses boucles répétitives qui viennent subtilement briser l’avènement de la surconsommation et de la technologie, la vaporwave propose une vision assez sombre du monde. C’est un vestige du temps où les nouvelles propositions artistiques qui fleurissaient sur Internet avaient encore un sens et étaient avant-gardistes.
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Fun fact : la vaporwave a encouragé la naissance d’un autre sous-genre éclair, le Simpsonwave. L’idée ? Compiler des extraits de vidéos VHS du show TV américain Les Simpsons, le tout avec une bande-son vaporwave. L’effet est souvent hypnotique, surréaliste et, curieusement, apaisant.
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