A l’occasion du partenariat autour de la sélection MidemTalent 2010 nous avons interviewé sa Directrice artistique Laurence Crenn.
Pouvez-vous nous expliquer en 2 mots depuis quand existe le MidemTalent et quel est son objectif ?
Dès 2005, le projet MidemTalent a commencé à prendre forme sous des appellations diverses comme Live upstairs at Midem et Midem Buzz Bands en 2006-2007. MidemTalent existe sous sa forme actuelle depuis 2008. Cette sélection artistique promeut des artistes qui jouissent déjà d’une certaine notoriété ou reconnaissance dans leur pays d’origine et qui ont une capacité à se développer à l’étranger.
Comment se passe le processus de sélection des artistes ?
Le processus de sélection se fait via la plate-forme de Sonicbids, notre partenaire depuis 2005. Cette plate-forme a pour vocation de créer les connections entre les artistes et les promoteurs de musique. L’accès aux kits de presse électroniques de chaque artiste inscrit, permet aux promoteurs de bénéficier d’une information très complète sur chacun (titres audio, photos, bio, presse, vidéo, contacts, etc.).
Pour effectuer la sélection, nous sommes sensibles aux compositions originales, au talent, à la personnalité et à l’expérience scénique de l’artiste. Nous prenons également en compte la qualité de son entourage professionnel.
Pouvez-vous nous parler un peu de la sélection 2010 ?
Cette année, nous avons reçu plus de 260 inscriptions d’artistes provenant de 39 pays parmi lesquels nous avons sélectionné les 10 talents les plus prometteurs pour la scène internationale.
Certains artistes sont déjà récompensés par des prix nationaux prestigieux comme Hafdis Huld, prix du meilleur album pop en Islande, Diving with Andy nominé au prix Constantin, Tigran Hamasyan, premier prix critique et public de la compétition de piano du Festival de jazz de Montreux ou encore François Bourassa qui a reçu le prix Oscar Peterson au Canada.
D’autres artistes ont touché des publics larges comme Depedro en Espagne, Lisa Hannigan en Irlande, disque de platine pour son album Sea Sew ou Sophie Hunger, déjà reconnue dans plusieurs pays d’Europe.
Enfin, nous avons programmé des artistes émergents doués de tempéraments pour le moins originaux comme King Charles ou les jeunes Plastiscines et un cas atypique comme celui du nouveau groupe The Black Swan Effect composé de musiciens expérimentés plein de talent.
Y a-t-il eu des artistes confirmés aujourd’hui qui sont passés par MidemTalent ?
Yaël Naim, Charlie Winston, Sliimy, Parlotones, Patrick Watson, Yodelice…
Le Midem c’est le Rv incontournable du marché de la musique, est ce que toutes les cultures musicales sont représentées au sein de MidemTalent ?
La diversité des cultures musicales est plus représentative au niveau du Midem que de la scène MidemTalent qui dépend des inscriptions et où certains styles ne peuvent être représentés comme la musique classique. Au fond, MidemTalent donne une tendance alors qu’au Midem, les délégués présentent des artistes que nous avons peu l’opportunité de découvrir. Je pense à l’Afrique du Sud cette année, pays à l’honneur, ou aux scènes asiatiques comme la Corée, le Japon ou Taïwan.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le marché de la musique ?
Jamais le public n’a consommé autant de musique qu’aujourd’hui et la technologie évolue à une telle vitesse que les supports se multiplient. Comme nous pouvons également le constater, la création se porte bien et dans tous les pays. Deux facteurs qui laissent à penser que nous avons encore beaucoup d’émotions et de plaisirs musicaux en perspective et ce, dans tous les genres de musique. Restent à trouver les nouveaux modèles de rémunération des artistes. La réflexion, l’exploration des acteurs de l’industrie musicale, la confrontation des idées (et le Midem est l’un des lieux privilégiés d’échanges au niveau international) participeront à l’ajustement des relations entre créatifs et consommateurs.